Dans le cadre des 8ème Rencontres de Chaminadour, la Bibliothèque Multimédia du Grand Guéret accueille l'exposition "Sténopés - Paysages", photographies de Philippe ROLLE du 10 au 21 septembre 2013.
Présentation d’un travail photographique sur le paysage au sténopé :
"Ce travail a été réalisé au cours de différents séjours, en Côte d’Ivoire, à Madagascar, en France (Bourgogne, Bretagne et Limousin). Il a été effectué au moyen de la technique du sténopé, sur négatif noir et blanc 4x5". Les sténopés ne sont pas le strict reflet de la réalité, ils extirpent comme une image enfouie, latente, surréelle, dans laquelle le temps et le mouvement s’accumulent au fond d’une boite noire à l’œil fait non pas de verre, mais d’air.
Mise en perspective du proche et du lointain, mobilité des lumières et des ombres, antagonisme des éléments réunis dans une unité de temps qui s’étire, le regard «aveugle» du sténopé (il n’y a pas de système de visée, les temps de pose peuvent être exagérément longs, on attend à côté de l’appareil, confiant, mais sans savoir ce qui se passe) fait partie du moment, du lieu, est présent au monde, livré à lui-même, et enregistre, capte, modèle le motif selon des règles qui lui sont propres.
Après, dans la chambre noire, les images imaginées par ce cyclope venu du fond des âges réapparaissent, riches de détails très précis et de flous évocateurs, de mouvements ondoyants et de reflets immobiles.
À l’heure du numérique, ce travail tente d’être une réflexion sur le procédé photographique, dans sa réalité physique et temporelle de captation de phénomènes lumineux, proche de l’influence de Joseph Sudek.
Puisse le spectateur se promener dans ces paysages à sa guise, en évaluer le temps et les perspectives, l’atmosphère et la matière, dans un regard plus méditatif qu’immédiat."
Philippe ROLLE
Photographe
Sténopé [stenope] n.m. PHOTO - Très petit trou percé dans la paroi d’une chambre noire et faisant office d’objectif photographique, donnant pour résultat, après une longue exposition, des images au rendu particulier : l'absence de lentille de verre crée des contours adoucis, l'extrême petitesse de l'ouverture donne une profondeur de champ illimitée et le temps de pose très long (de 1 à 30 minutes en général) permet de visualiser des mouvements d'éléments naturels qui autrement paraissent immobiles. - De sténo-, et gr. opê, « ouverture »; déb.XXe. cf camera obscura.