Il y a un siècle, un être mystérieux et pervers commença à distribuer dans Tulle les premières lettres anonymes, dont la plupart étaient signées L'oeil de tigre.
Les enquêteurs mirent plus de 4 ans pour démasquer et juger l'auteur des lettres d'ordures, ainsi qu’il les qualifiait lui-même.
Angèle Laval, 34 ans, travaille à la sous-préfecture au service comptabilité où elle s'éprend de son supérieur. Mais celui-ci décide de se marier avec une autre employée. Angèle perd la raison, et démarre alors l'envoi de 110 lettres toutes plus ordurières les unes que les autres.
Les notables de Tulle reçoivent des lettres signées "l’oeil de tigre" agrémentées de dessins pornographiques, dans lesquelles le corbeau parle essentiellement des adultères, maris trompés, femmes volages et commerçants véreux.
Le scandale devient public et le commissaire est saisi de l'enquête.
Pour trouver la personne à l’origine des lettres, un juge d’instruction fait appel à une graphologue et organise une dictée géante avec tous les villageois.
Angèle attire vite l'attention tant elle est lente à écrire. L'examen de son écriture permet au graphologue de l'accuser sans le moindre doute.
Elle est jugée en 1922 où elle écope d'un mois de prison avec sursis et 200 francs d'amende, pour diffamation et injures publiques.
Plusieurs films et notamment Le Corbeau d’Henri-Georges Clouzot, une pièce de théâtre et même un morceau de rap s'en sont inspirés.
Le public peut découvrir des pièces originales du dossier d'instruction et du procès : lettres anonymes, expertises, témoignages, journaux...
Des planches originales de la BD L’oeil de tigre sont également exposées.
Présentée pour la première fois en 2017, cette exposition a été réalisée par Francette Vigneron et Antoine Quaresma en partenariat avec la Médiathèque Eric Rhomer de Tulle Agglo.